mardi 27 mars 2018

Pirogue sur l'Acarouany et techniques hmongs de survie en forêt

   Après une journée à Saint Laurent, commune où la communauté Bushinengé est très importante, et une nuit dans un village amérindien, nous reprenons la route pour Javouhey, un village Hmong.
   La Guyane est une mosaïque de populations et de cultures.

   Les Hmongs sont arrivés en Guyane en 1977 à Cacao et en 1979 à Javouhey.
Ils sont originaires du Laos où ils étaient persécutés pour avoir choisi le camp de la France contre le communisme. Ils sont venus en Guyane après avoir séjourné dans des camps de réfugiés en Thaïlande.
  A leur arrivée, ils ont dû faire face à une certaine hostilité de la part de la population, mais aujourd'hui, ils ont trouvé leur place.
  A force de travail, de défrichement, d'amendement, ils ont réussi, malgré la pauvreté des sols, à produire fruits et légumes, qu'on retrouve aujourd'hui sur tous les marchés de Guyane.
  
Au carrefour des routes de Saint Laurent du Maroni, Mana et Javouhey



 A Javouhey, nous avons rendez-vous avec Mr Li pour une randonnée sur un layon accessible à environ une demi heure de pirogue sur la très jolie petite crique de l'Acarouany






Nous accostons au niveau des carbets de Bois Bandé où il est possible de passer la nuit.


   Le confort est rustique mais le cadre enchanteur.

La salle de bain



   Je vous montre de près les chaussettes qui pendent de cet arbre.


   Ce sont des nids de caciques cul-jaune.

   Mr Li nous guide sur un layon tracé par son père. Il nous fait découvrir diverses essences d'arbres de Guyane et nous explique les techniques hmongs de survie en forêt.




  Par exemple, si vous êtes perdu et devez passer la nuit en forêt, pour vous protéger des jaguars, vous pouvez vous réfugier dans les contreforts d'un fromager ou vous cacher derrière un rideau de feuilles.
Ainsi le jaguar ne vous croquera pas.
  Super, je me sens tout de suite rassurée!


Les arbres sont gigantesques et les lianes impressionnantes.



 Une liane échelle tortue magnifique




 Nous rencontrons aussi quelques petites bêtes, comme ce caméléon

 et cette iule

En revanche une mygale, bien cachée au fond de son terrier, ne daigne pas se montrer, malgré les tentatives de Mr Li pour la faire sortir. Dommage.


   Nous quittons à regret ce petit coin de paradis.
La prochaine fois nous viendrons avec nos hamacs y dormir.





Une fleur de cacaoyer



   Au retour, nous savourons une délicieuse soupe hmong au restaurant tenu par la famille de notre piroguier.


mardi 20 mars 2018

Fin de journée à Awala-Yalimapo

  Awala-Yalimapo, rien que le nom est une invitation au rêve.
  C'est le regroupement de deux villages amérindiens situés près de Mana, à l'embouchure du Maroni, Awala et Yalimapo.
  J'avais le souvenir d'une très longue plage où nous venions observer la ponte des tortues luths.
  Mais en arrivant à Awala, je ne reconnais pas le village. Où donc est la plage? Au lieu de sable, désormais il y a une côte envasée.
  En Guyane, le littoral se transforme sans cesse au gré du déplacement de bancs de vase, entrainant des phases d'envasement et de dévasement. Longtemps la situation de ces villages, entre les estuaires du Maroni et de la Mana, les avait préservé de ce phénomène, mais depuis une dizaine d'années, le sable d'Awala s'en est allé et le village est désormais bordé de mangrove.
  Le mouvement s'est stabilisé et la plage de Yalimapo, le village suivant, a été préservée.
Nous foulons avec bonheur cette plage tranquille.
 





  Après cette balade apéritive, nous regagnons Awala , chez Rita, où nous avons réservé une table et un lit.
  Au menu, Rita nous sert un délicieux "jamais goûté", poisson pêché dans le Maroni, accompagné de couac, de la semoule fabriquée à partir de farine de manioc.
  Son mari, chef coutumier du village, nous raconte sa vie et évoque les difficultés du peuple amérindien.
 Le coin repas et le carbet pour les hamacs.

Nous avions choisi un peu plus de confort et avons dormi dans un chambre avec un lit.


 Le perroquet de compagnie de Rita




lundi 19 mars 2018

Saint-Laurent du Maroni: au hasard des rues et le long du Maroni, fleuve frontière entre la Guyane et le Surinam

  


 Fruits de roucou, utilisé par les Amérindiens, qui s'en enduisent la peau afin de se protéger du soleil et des piqûres d'insectes.

 
 Décorations tembé qui était souvent présentes sur les portes ou frontons des maisons traditionnelles des Bushinengés





Les piroguiers attendent les clients pour les emmener de l'autre côté du fleuve, au Surinam.



Fleurs d'hibiscus






dimanche 18 mars 2018

Saint Laurent du Maroni: ce qu'il reste du temps du bagne

   LE CAMP DE LA TRANSPORTATION

  C'est à Saint Laurent que débarquaient tous les condamnés au bagne en Guyane, avant d'être répartis dans les différents camps de travail.
  Créé en 1858, le bagne ne ferma qu'en 1946.
  Aujourd'hui, le camp de la transportation se visite.
 On mesure alors les conditions effroyables de détention des bagnards.

Quartier disciplinaire, cour de réclusion







La cellule d'Henri Charrière, alias "Papillon"



SAINT-LAURENT DU MARONI, COMMUNE PENITENTIAIRE

  Le quartier officiel abritait les services de l'administration pénitentiaire et les logements du personnel. On l'appelait alors "le petit Paris". Beaucoup de bâtiments ont été bien conservés et abritent aujourd'hui les services de l'Etat. Certains autres ont moins bien vieilli.

Le logement du directeur de l'administration pénitentiaire
aujourd'hui résidence du Sous-Préfet


Le logement du médecin-chef de l'administration pénitentiaire, au temps du bagne


et ce qu'il en reste aujourd'hui


   Cette image nous rend particulièrement tristes, parce que c'est la maison où nous avons vécu avec nos enfants il y a une trentaine d'années. A l'époque, le confort était spartiate et les termites avaient commencé leur oeuvre de destruction, mais d'extérieur c'était encore une jolie maison. Le jardin est lui aussi méconnaissable. Il était entouré d'une haie de cocotiers nains et planté de grands arbres, avocatier, chataignier local, ficus, citronnier, ébène vert. Tout a été arraché. Quant au muret ajouré caractéristique à St Laurent, il n'en reste rien non plus.

Muret ajouré en brique, caractéristique de la ville


Le Palais de Justice



Le Trésor Public



La sous-préfecture



Les restes du ponton où arrivaient les bagnards



L'hôpital qui date du bagne  accueille actuellement la maternité.


En 1989, quand nous habitions St-Laurent, c'était le seul l'hôpital de la ville.


Rencontre du jour...

  A 2 pas de la maison, devinez qui j'ai rencontré.   Un premier indice   Ces mèches ne vous disent rien? Vous ne reconnaissez pa...